Ressources | Fév 12, 2024

Le système de plafonnement et d’échange des droits d’émissions incite New York à investir dans l’infrastructure des VE

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Le système de plafonnement et d’échange des droits d’émissions incite l’État de New York à investir dans l’infrastructure des véhicules électriques 

New York est sur le point de faire un énorme coup d’éclat en matière de climat en devenant la cinquième région d’Amérique du Nord à développer un programme de plafonnement et d’échange de droits d’émission. La loi historique sur le climat adoptée par New York en 2019 – la Climate Leadership and Community Protection Act (CLCPA) – exige que l’État réduise ses émissions de 85% par rapport aux niveaux de 1990, d’ici à 2050. Cette loi est ambitieuse, mais réalisable, et témoigne d’un véritable leadership de la part des décideurs politiques pour faire face à la crise climatique. Mais il faudra beaucoup de travail, et l’État aura besoin de l’aide d’outils tels qu’un programme de plafonnement et d’échange pour faire de cet objectif une réalité. 

Plongeons maintenant dans le rôle du système de plafonnement et d’échange pour relever les défis de l’infrastructure des véhicules électriques et l’impact potentiel sur les objectifs climatiques, en nous inspirant des initiatives réussies dans d’autres régions et de l’influence de la Regional Greenhouse Gas Initiative sur la stratégie d’investissement de l’État de New York. 

Qu’est-ce qu’un programme de plafonnement et d’échange? 

Un programme de plafonnement et d’échange, parfois appelé « plafonnement et investissement », fixe une limite (c’est-à-dire un « plafond ») quant à la quantité totale d’émissions de gaz à effet de serre (GES) pouvant être rejetée par une industrie réglementée, et réduit progressivement cette limite au fil du temps. Dans certains systèmes, ces industries peuvent acheter des « quotas » (parfois appelés « crédits ») au gouvernement pour se conformer à leurs limites d’émissions, ce qui, en tant que sous-produit, crée un financement récurrent que les États peuvent consacrer à des projets – des ressources naturelles aux transports propres en passant par les énergies renouvelables – afin de réduire davantage les émissions. L’Amérique du Nord compte actuellement quatre systèmes de plafonnement et d’échange : en Californie, dans l’État de Washington, au Québec et dans le nord-est des États-Unis. Bien que chaque système présente des éléments de conception distincts, ils investissent tous massivement dans l’électrification des transports. 

Le dilemme de l’œuf ou de la poule pour les VE 

La croissance des VE aux États-Unis est en plein essor. En 2023, les ventes de VE légers ont considérablement augmenté, dépassant 1,4 million de véhicules, soit une hausse impressionnante de 50% par rapport aux ventes de voitures particulières, de camions et de SUV en 2022. Malgré cette tendance à la hausse des ventes de VE légers, les investissements dans l’infrastructure de recharge dépendent souvent de l’adoption généralisée des VE, alors que l’adoption plus large des VE est influencée par la disponibilité des bornes de recharge – un véritable dilemme de type « l’œuf ou la poule ». Une enquête réalisée parmi des conducteurs de VE en 2023 a révélé que 38% des conducteurs de VE interrogés étaient préoccupés par la disponibilité limitée des bornes de recharge publiques, tandis que 37% ont cité les bornes publiques en panne comme un obstacle majeur à l’adoption des VE. 

En savoir plus : La clé de la recharge de VE?  Tout repose sur la fiabilité. 

L’aventure remarquable de New York dans le domaine du plafonnement et d’échange 

Les agences new-yorkaises développent activement l’architecture du programme de plafonnement et d’échange et estiment qu’il permettra de générer 3 milliards de dollars par an. Elles ont déjà l’intention de dépenser 1 milliard de dollars pour réduire les factures des consommateurs, ce qui laisse 2 milliards de dollars pour les projets de réduction des émissions, dont 35% sont réservés aux projets bénéficiant aux communautés défavorisées. 

Comment les responsables politiques new-yorkais peuvent-ils investir judicieusement les fonds restants? C’est la question des 2 milliards de dollars. Nous encourageons les décideurs à se pencher sur les principales sources d’émissions de l’État : Le secteur des transports de New York représente près de 30% des émissions totales. La réduction des émissions de ce secteur – en particulier grâce à la recharge des VE – est essentielle pour tenir les promesses de la CLCPA. 

Ne nous méprenons pas, il existe de nombreux projets louables de réduction des émissions dans lesquels l’État peut et doit investir simultanément – la recharge des VE mérite simplement de faire partie du portefeuille. En janvier 2023, New York disposait d’un peu plus de 11 000 bornes de recharge publiques pour desservir près de 120 000 véhicules électriques à batterie. Pourtant, les estimations montrent que New York a besoin de plus de 50 000 bornes d’ici 2030 pour 2 millions de VE. Pour y parvenir, l’État devrait déployer 6 800 bornes de recharge par année au cours des six prochaines années! En d’autres termes, il s’agit là d’une tâche colossale. 

Oui, New York investit (heureusement) depuis des années dans la recharge des VE par le biais de plusieurs programmes mis en œuvre par de multiples agences. Ces programmes ont permis de déployer plusieurs bornes de recharge. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral accorde à l’État un financement annuel pour les cinq prochaines années afin de déployer des bornes tout le long des autoroutes.  

Vous pensez peut-être que l’État consacre déjà beaucoup d’argent à la recharge des VE, mais la triste réalité est que les programmes existants ne nous permettront pas d’aller plus loin, et certainement pas de répondre aux besoins de l’État de New York en 2030. Le programme de plafonnement et d’échange de droits d’émission de New York pourrait fournir une injection de fonds supplémentaires indispensables pour combler les lacunes en matière de recharge. 

La Californie et Washington ont adopté la même approche. Ces états ont financé des projets de recharge de VE au cours de la dernière décennie grâce à de multiples sources de financement. Ils reçoivent également des fonds fédéraux à cette fin, comme New York, et continuent néanmoins à utiliser une partie de leurs fonds de plafonnement et d’échange pour la recharge de VE.  

Comment la RGGI peut influencer les investissements climatiques de New York 

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un précédent dans l’État pour ce qui est de dépenser les revenus du système de plafonnement et d’échange pour la recharge des véhicules électriques. New York participe à la Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI), un effort de coopération entre onze États du Nord-Est visant à plafonner les émissions du secteur de l’électricité. Jusqu’en mars 2023, l’État de New York a investi plus de 1,8 milliard de dollars des revenus de la RGGI dans des projets d’atténuation des changements climatiques, dont 102 millions de dollars dans des programmes de recharge de véhicules électriques. 

En savoir plus : La recharge en bordure de rue pour soutenir l’adoption équitable des VE. 

Quelle que soit la décision de l’État de New York, les entreprises comme FLO ne vont pas disparaître. Nous continuerons à déployer activement des bornes de recharge, en mettant l’accent sur l’amélioration de l’accès équitable, comme avec notre partenariat de recharge en bordure de route avec le département des transports de la ville de New York et ConEdison. Mais si l’État décide d’utiliser les fonds du système de plafonnement et d’échange pour la recharge des véhicules électriques, les avantages en termes de climat et de pollution atmosphérique seront encore plus importants, tout en améliorant l’accès équitable des communautés à la recharge des véhicules électriques. Il s’agit d’une situation gagnant-gagnant-gagnant pour l’État. Étant donné le leadership historique de New York dans la lutte contre le changement climatique, nous sommes optimistes.